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Hijama pendant le ramadan : arrêt sur 3 recommandations islamiques
Aussi spirituel et joyeux soit-il, le Ramadan apporte avec lui des questions qui sont aussi bien multiples que confuses. Parmi celles qui reviennent le plus souvent : la hijama pendant le ramadan. Est-elle une cause d’annulation du jeûne ?
En effet, j’ai vu que le sujet mérite d’être relaté. Je vous explique tout et vois avec vous si vraiment la hijama annule le jeûne. Au final, vous pourrez ainsi en tirer la réponse qui soit la plus convaincante pour vous. C’est pourquoi il me semblait important d’apporter les différents avis.
La cupping therapy n’est pas une obligation
En effet, la hijama, en tant que fait, n’est pas une obligation en Islam, mais elle est plutôt une sunna. Cette sunna a largement prouvé son efficacité depuis l’époque du prophète Mohamed Aleyhi Salat wa Salam. Outre le bien-être général qu’elle entraîne, elle soulage l’asthme et rééquilibre les taux du cholestérol et du sucre dans le sang. Vu que les bienfaits de la Hijama sont largement discutés, nous n’allons, donc, pas nous y attarder dessus.
Pour le moment, voyons si la hijama pendant le ramadan est autorisée ou non puisque c’est cela qui nous intéresse. Pour répondre à cette question, je vais me reposer sur trois grands avis de savants à ce sujet. Deux avis l’autorisent dont l’un reste quand même réservé, car il mentionne que c’est déconseillé. Un dernier avis l’autorise sans aucune réservation ou conditions.
Mon humble avis s’accorde avec celui qui autorise la hijama pendant le ramadan. Déjà, le fait disant que la hijama annule le jeûne est infirmé par la grande majorité des savants islamiques. Toutefois, et parce que les preuves sont titres de crédibilité, je vous cite toutes celles qui justifient les trois opinions. C’est à vous, ensuite, de choisir celle qui vous paraisse la plus logique.
Enfin, je tiens à préciser une dernière chose. Tout ce qui est dit dans cet article concerne la hijama pendant le jeûne de manière générale. Elle ne se retreint donc pas seulement en hijama pendant le ramadan.
La hijama annule le jeûne, tel est le premier avis
Cette opinion revient à l’école hanbalite. Le Prophète Aleyhi Salat wa Salam a dit : « Celui qui pratique la hijama et le patient qui la subit ont tous deux rompu leur jeûne. » Rapporté par Tirmidhi et Abou Dawoud. C’est avec ce Hadith authentique que les Hanbilites défendent leur avis.
Nous connaissons tous les Cheikh Salih Al Fawzan, Cheikh Al Otheymin et Cheikh Ibn Baz. Eh bien, ces trois savants confirment que la hijama annule le jeûne. Ils sont persuadés que le corps s’épuise lors de la hijama puisqu’il perd du sang. Or, il semble que cette opinion soit sujette à beaucoup de débat. En effet, la majorité des Sahabas et de leurs successeurs permettaient la hijama pendant le ramadan.
La Hijama pendant le ramadan n’est pas interdite, elle est déconseillée
Il s’agit ici du deuxième avis des savants concernant cette question. Les savants confirment que la hijama pendant le ramadan ne pose donc aucune indication d’interdiction.
Abderrahmane Ibn Abi Layla met en évidence que les compagnons du Prophète Aleyhi Salat wa Salam étaient seulement réservés concernant la hijama pendant le ramadan. La raison concernait seulement l’état de santé, vu que le corps n’a pas toutes ses forces durant le jeûne.
Ainsi, la désapprobation de la pratique de la hijama pendant le ramadan est essentiellement sanitaire. Cela n’annule pas le jeûne en général. Wa Allahou a’lam (Et Allah est Le Plus Savant)
Les preuves infirmant que la Hijama est un annulatif du jeûne
La quasi-totalité des Compagnons, successeurs et imams reconnaissaient que la hijama n’annulait pas le jeûne. Le hadith que nous avons évoqué, qui interdisait la hijama durant le ramadan, est considéré de la part de l’imam Chafi’i comme récit abrogé.
Pour aller plus loin, les imams Abou Hanifa et Malik s’accordent avec l’imam Chafi’i. Ils ont bien expliqué l’orientation du Hadith, en disant que ce dernier n’interdit pas, mais déconseille objectivement la hijama pendant le jeûne. Ils tiennent à informer que le hadith se voulait d’être exceptionnellement préventif. Plutôt que de l’interdire pendant le jeûne, il sensibilisait sur les signes potentiels d’épuisement pouvant être occasionnés.
En outre, la question « Jugiez-vous blâmable que le jeûneur ait recours à la hijama ? » avait été, selon l’Imam Al Boukhari, posé au Compagnon Anas. Ce dernier avait répondu simplement : « Non, nous craignions seulement que cela ne l’affaiblisse ».
Encore une fois, Allah est Le Plus Savant sur le sujet. Et nous connaissons tous la valeur de ses savants.
En somme et pour finir le sujet
Vous êtes maintenant en mesure, tout comme moi, de comparer et de juger de la crédibilité de chaque avis. Preuves relatées, vous pouvez en tirer vos propres convictions. Pensez-vous que la hijama annule le jeûne ? Ou, à l’inverse, êtes-vous persuadés à présent que le jeûne n’est pas une circonstance où l’abstinence de la hijama a été exigée ?
L’opinion qui domine le plus est celle écartant le fait que la hijama annule le jeûne. Elle est soutenue logiquement par des preuves provenant de la Sunna. Quoique cette question fasse l’objet d’un sérieux débat, l’avis dominant reste justifié et s’impose avec des bases solides. Pour moi, il n’est ni logique ni parfaitement prouvé que la hijama est interdite si l’on jeûne.
Les savants, quant à eux, sont tous d’accord sur l’éventuel épuisement que la hijama engendrerait durant le jeûne. Or, la majorité d’entre eux ne soutient strictement pas les quelques avis stipulant que la hijama annule le jeûne.
Si vous souffrez d’une immunité basse, d’un corps affaibli et d’une résistance faible, mieux vaut reporter votre séance. Car, si vous vous épuisez facilement, la hijama vous fera souffrir et ce n’est pas le but du jeûne.
Si, au contraire, votre santé est bonne et que vous avez une résistance excellente, rien ne vous en empêche ! Une séance de hijama durant le jeûne n’en sera que meilleure.
Pour être plus sûr, essayez de planifier votre séance dans, au maximum, les deux heures qui précèdent le coucher du soleil. Ainsi, vous garantissez pouvoir redonner à votre corps rapidement les ressources qu’il aurait perdues. Vous éviterez, donc, l’épuisement lent des réserves cellulaire et arriverez à ressentir la sagesse et la valeur religieuse du jeûne.
